L'idée du corps

2012, L'idée du corps, une exposition entre art et sciences biologiques et médicales.

 

Après le corps dans tous ses états, AP6 a réuni une centaine d'artistes contemporains de Yoko Ono ou Barbara Hammer et Fluxus à Michel Journiac pour célébrer les momies du XVIIème siècle dont Fragonard et son musée d'Alfort.

 

L’idée du corps

 

 

Exposition à l’Espace APcis, automne-hiver

 

Au-delà de la question de la représentation, désormais un classique de la relation entre les mœurs d’une époque et ses cultures, l’idée actuelle du corps s’attache aux avancées des sciences médicales. Celles-là n’ont cessé d’influencer les artistes qui à leur tour questionnent les chercheurs ou utilisent leurs nouveaux outils dans leurs créations.

 

Le corps-mystère, qui s’explore et se découvre de l’intérieur depuis les écorchés-momies de Fragonard et leurs re-makes récents grâce aux rayons, à la thermographie, au scanner, l’IRM et la scintigraphie, celui dont on s’émerveille du fonctionnement intime, en particulier du cerveau,

le corps-machine, robotisé, avec des sens modélisés,

le corps communicant, langage des signes emprunté aux animaux ou reste de notre évolution, enfin libre objet du désir (le fragment pour le tout) ou méthode de contestation suprême dans sa vulnérable nudité (entier, collectif) …

 

Le corps-dépassement, idéal de beauté formelle, ou merveille d’adaptation fonctionnelle, qui s’épanouit dans l’effort individuel, modèle (in)conscient esthétique collectif recherché au besoin par la chirurgie, corps dont la mise en valeur des formes passe par l’effort individuel où les solutions retenues empruntent au camouflage –la mode- ou au mouvement –le sport- l’original à voir et écouter plutôt qu’à lire…

 

Le corps-souffrance, l’enveloppe fragile et maltraitée d’une âme immuable, dont l’expression –ou la privation volontaire- balance entre prosélytisme religieux et pensée politique. Féministe et gay, la libération des années pilule et cannabis se voit chassée par la morosité des années sida…

 

Le corps-passage entre la vie et la mort, utilisations de nos peurs et des joies, spectacle de sang et de sexes, objet des soins attentifs de la civilisation, des rituels culturels et religieux, mais aussi des recherches sur la pensée et la vie, au centre des contradictions entre l’individu et la collectivité.

 

 

Body art, installations, photo et vidéo ont transformé la sculpture dont le quasi-unique objet était il y a moins d’un siècle le seul corps représenté. Celle qui, après la révolution du moulage de Rodin et de ses contemporains, avait déjà emprunté au quotidien les matériaux les plus divers rejoint les autres arts plastiques grâce aux moteurs, à l’animation des images. La plupart des –ismes ont contribué à une nouvelle vision du corps dont la médecine –et l’électricité- a prolongé la structure (+ 20cm) et l’existence (+ 20 ans), où la censure reste au centre de la notion de pouvoir.

 

 

 

Introduction

 

Le XXème siècle est celui du corps et de la mondialisation.

Somme du chemin précurseur de l’Europe des artistes depuis le Sécession viennoise -qui a révolutionné la censure de la représentation des corps, (Egon Schiele, les allégories de l’Université des frères Klimt à Vienne 1906)- , de la récupération des traditions artistiques africaines, de la curiosité vers l’Orient extrême et de la peur de la religiosité d’un Islam à nouveau conquérant, et des questions des intellectuels. L’Amérique à la fois dominante et traumatisée va transformer les acteurs de l’art en vecteurs de propagande économique et politique.

Mystère et traditions sont visités avec les techniques nouvelles de l’imagerie, permettant de découvrir l’intérieur, l’envers et l’intime plus encore que le microscope (et le cubisme !), avec la connaissance de l’inconscient et des automatismes depuis Freud, à la lumière des découvertes des sensations au-delà du « réel » avec l’art cinétique –cybernétique-, le mélange des images et des sons après la (re)découverte des effets du moulage du début de ce siècle.

Avec le changement d’échelle des guerres passées, une découverte biologique : les antibiotiques et un mouvement de libération : le féminisme, ont bouleversé tous nos systèmes de valeurs et la représentation même du corps, tout en exacerbant les réactions de résistance –naturelle- au changement. Clonage, cellules souches posent autant de questions et rappellent les peurs anciennes, d’où un renouveau des hybrides animaux depuis le Centaure de César, des prolongements végétaux, revisitant notamment le mythe de Philémon et Baucis.

Le vieillissement crée une réalité nouvelle. Notre mode de vie est affecté par la perspective du contrôle des naissances (en Europe, en Amérique du Nord puis en Chine) qui accompagne la révolution agricole mondiale (1950-1980). La mode et la possibilité des seins nus (lancée en France), l’habitat et le mobilier sont transformés par les prolongements des arts plastiques, en apparente contradiction avec la consécration des mouvements abstraits.

Par ailleurs, les remises en cause successives et violentes de la notion même d’œuvre d’art, le développement de la photographie et de la sculpture vers notre environnement lui-même, le quotidien préféré à l’exception, contribuent à l’avènement des environnements et des actions, jusqu’au Body Art et à la théorisation des Actionnistes viennois.

 

Apporter des réponses ou des questions nouvelles aux notions de liberté et de contrainte, stimuler l’étude de la matière et des rouages humains (avec des applications considérables dans l’architecture et le design, des liens étroits et parfois croisés avec la recherche médicale), accompagner les modes d’expression et la recherche des dépassements de soi (par l’originalité et l’appartenance), déplacer les termes de la cohésion sociale- de la citoyenneté mondiale au groupe politique, des partis aux associations,  le rôle des plasticiens a-t-il doublé celui des écrivains du siècle précédent ?

Résultat inévitable de la diffusion des images, instantanée et ubiquitaire…l’écriture vient au secours du langage des corps.

 

Grâce aux rayons X et gamma, à la thermographie, au scanner, l’IRM et la scintigraphie, le corps peut être représenté en projection sur des plans, en trois dimensions, les malformations, les tumeurs, les dysfonctionnements physiologiques peuvent être mieux caractérisés. Pour améliorer la qualité des soins, la définition de l’œil, la précision de la main du médecin chirurgien sont assistées par des machines, des micro outils. On ne cesse de créer chaque jour de nouvelles prothèses en carbone, en céramique, en titane, inaltérables et biocompatibles, pour réparer, restaurer une fonction défaillante ici une hanche, là une valve cardiaque, un vaisseau… On multiplie aussi, la mode vient des Amériques, les interventions à but esthétique : seins, nez, fesses, mollets, pectoraux, cheveux, non pas tellement pour traiter l’exceptionnel, le difforme mais pour se conformer à l’image d’un modèle universel et sans âge, mais sexuellement bien différencié : Barbie et Ken.

Le corps a-t-il encore des mystères ?

 

Le corps-mystère,

 

La nudité qui attirait les artistes comme Gauguin vers les îles, fait-elle encore recette ? Le récent débat « surréaliste » sur le voile à l’école en France tendrait à prouver que l’idée qu’on se fait du corps est toujours susceptible de diviser les hommes, même si tous s’accordent à l’idée de libérer dans l’intimité d’une vie sexuelle magnifiée -par des orgasmes si possible multiples- les pulsions, l’énergie suprême. La médecine plus que le cinéma (de Marey à Ozu) créée des images du corps, rarement entier mais plutôt découpé comme on pèle une orange ou après ouverture d’un tiroir de la Vénus de Dali, non plus avec les yeux (cf. Hantaï) mais avec l’esprit et l’ordinateur, en un attirant kaléidoscope comprenant toutes les couleurs de la gamme chromatique. Les défauts du système vasculaire, des os, les tumeurs apparaissent au profane -et aux professionnels !- d’une saisissante beauté, inquiétante ou apaisante au gré des scientifiques sorciers et de leurs potions, de leurs instruments de boucherie (Pommereulle, les bistouris).

 

Les anatomies :

Le dessin d’après modèle perdure encore après Matisse, après les demoiselles d’Avignon, le nu descendant l’escalier, même si on ne l’enseigne plus à la Faculté de Médecine. Les anatomies complètes sont cependant plutôt le reflet d’un trouble intérieur, comme chez Bacon, ou d’un dialogue avec la mort, l’au-delà sans toujours faire référence aux pionniers de cet art et à leur technique de l’embaumement, l’expression de l’artiste correspondant surtout à un sentiment immédiat, à sa peception d’une « boucherie » contemporaine.

La représentation quasi-classique renvoie au souvenir, de l’être aimé, d’une époque, à la rectification de l’Histoire a posteriori.

Les photographes s’attachent semble-t-il à l’étonnement né de l’autonomie de l’image (de la géométrie) de parties du corps, -qu’il se plaisent à transformer depuis Kertesz- par rapport au réel imaginé ou reconstitué par nos yeux et nos sens.

Certaines parties du corps font plus mystère que d’autres : mains, yeux, bouche, sexe, seins,  …probablement à cause de l’éloignement de leur aspect par rapport à leur équivalent animal, C’est leur humanité propre qui fascine l’artiste, comme la possibilité offerte par le cerveau de reconstituer une image du tout à partir d’un fragment signifiant (à l’exception du sexe, où justement la recherche des différences cède le pas à la connaissance de ses variations nycthémérales) Le cycle du crémaster, Matthew Barney.

Le corps définit une identité sociale que la nudité ne transforme qu’à peine. L’art traduit le métissage défend les groupes ethniques,  la contestation sociale.

 

 

Les sexes

L’histoire de l’Origine du monde, tableau de Courbet, chez Lacan, au verso d’une huile du maître de l’érotisme violent, André Masson, son beau-frère, jugé bien plus convenable pour les visiteurs-patients du psychanalyste est le reflet plaisant du contrôle de notre regard par la mémoire de notre éducation et de nos instincts.

Maintes fois copié, comme la Joconde, il est assez étonnant de voir que la représentation réaliste du sexe féminin est le plus souvent empreinte d’un côté sulfureux, accompagnée d’une poésie libérée et étrange où l’abondance (Maccheroni, 2000 sexes de femme, Pubis…) et l’accessoirisation priment le réalisme du sujet, qui atteint le sommet de l’indiscrétion puisque son observation, même attentive ou prolongée –donc transgressive- ne permet pas l’identification du modèle pour la plupart des spectateurs. Il y a une contradiction importante et probablement signifiante entre le développement commercial des images pornographiques très large et la puissance de l’effet des œuvres de ce type, à partir du moment où elles sont érigées (si !) –par l’institution, puisque l’art contemporain est baptisé au musée-. Il en va de même pour les sexes masculins (Benetton), dont la présence sur les œuvres est souvent « gratuite ». Bien que détaillés depuis l’Antiquité, l’attention particulière portée à son usage en position flatteuse n’est pas dénuée d’humour ou de blasphème (Journiac). Avec Fluxus, l’esprit potache du Diderot des Bijoux indiscrets a été repris et développé jusqu’à l’outrance.

La peau

C’est l’organe qui pose le plus de problèmes semble-t-il aux artistes. Attachés aux notions sensorielles du toucher, de la douleur, la fonction principale de barrière ou de limite vers l’extérieur est très rarement abordée. (Eva Hesse, Tran ban Vang, photo)

Les pilosités sont en revanche très représentées, parodie d’une animalité résiduelle (Annette Messager, les barbes), les transparences parfois exploitées bien qu’il y ait plus d’œuvres avec des muqueuses qu’avec la peau. Dans l’art, y compris le body art, la peau porte les traces des épreuves, des souffrances ou des rites : initiations, appartenance ; l’enveloppe corporelle est très souvent représentée par son absence, donc l’opposé, le squelette (Tinguely), par les possibilités d’expansion ou de moulage fin (César,le sein, le pouce).

L’enveloppe devient vêtement -technique les maillots des nageurs et/ou œuvre d’art qu’on peut signer (Manzoni, 1961), mais surtout meuble ou immeuble (Absalon) qu’on va revêtir de nouvelles peaux (depuis le verre de Mies van der Rohe au loft vertical, Gaetano Pesce, les architectes ne cessent de parler de peau, hybride parfois végétal ou minéral.

 

Le sang, les secrétions et excrétions

Depuis le jeu de mots de la merde d’artiste (Manzoni), les secrétions les plus diverses ont été utilisées, au premier rang desquels le sang porte une force particulière. Qu’il soit d’animal (Hermann Nitsch, Otto Muhl) ou d’homme (Journiac) il véhicule l’idée de vie et de mort simultanément.

Les liquides, les humeurs véhiculent un sérieux immense même dans les situations les plus grotesques, dégoût pour le boudin, même mêlés aux petites annonces gay pour Gilbert& George, ils rappellent l’impuissance par exemple devant le sida, notre temporalité, même allongée par le développement médical, par la fécondité et son contrôle.

 

Le cerveau :

Celui dont on s’émerveille du fonctionnement intime, reste un mystère, souvent représenté en creux ou par un vide de la représentation classique du reste du tableau.

Il fascine de plus en plus, d’autant sans doute qu’au fur et à mesure des découvertes sur son fonctionnement, la possibilité d’appréhender le cerveau dans toutes ses fonctions semble s’éloigner des possibilités intellectuelles d’un seul humain. Paradoxe suprême, il agit sans bouger, il contrôle et réagit. C’est pour l’artiste à la fois l’idée –l’origine- et l’obstacle entre l’œuvre d’art et lui.

Des cartes scientistes de sa géographie aux transparences de Miguel Chevalier, des radiographies mises en scène de Raynaud aux courbes électriques de Malana, on ne cesse de ressentir la difficulté de pénétrer le cerveau, source de l’idée. Ce sont sans doute les approches détournées, analogiques qui permettront une proximité jamais égalée de la notion même de l’idée réduite à une expérimentation (Morellet, lignes au hasard de l’annuaire). Le corps de l’idée, une autre exposition !

 

La partie, le fragment prend un sens propre à la fois autonome (après les mains de Rodin, les mains de LS en disent autant que les corps torturés de Minne) et comme représentant d’un tout que les designers exploitent dans tout l’appartement avec les formes organiques, dépassant la théorie pratique du Modulor (Le Corbusier), la molaire symbolisant la vie (paraphrasant Boris Vian ou Brassens)…L’art occidental –donc mondial- revisite à sa façon les femmes à plateaux, les scarifications ethniques et les signaux des oiseaux et des singes. Le goût de la méthode scientifique donne à voir l’intérieur depuis le XVIIIème siècle à Naples ou à Maisons Alfort les écorchés-momies de l’autre Fragonard (photo) que leurs re-makes récents ne surpassent que par l’application à eux-mêmes des exactions corporelles (artiste cubaine, Documenta Kassel). Le détail anatomique réel témoigne encore de l’appartenance à un groupe (circoncision chez les arabes, juifs et nord-américains, collier de barbe chez les islamistes et les enseignants français de gauche), d’un état ou d’une situation (marque rouge du mariage sur le front, préparation à la guerre ou à la fête). Sa transposition dans l’art comme une sorte de généralisation incite à la réflexion, paradoxalement comme la vision d’une surexposition de la vie privée (Sophie Calle préfigurant les amateurs de webcam).

Le fragment arraché correspond-il à l’emphase des médias pour les nouvelles formes de la guerre, à la réponse de l’Occident au terrorisme ? Avant les mines antipersonnel, la torture et la douleur n’était-elle pas plutôt représentée par la torsion (tordre le cou à la mort, Bacon, récupérer le mythe de l’empoisonneuse, Oleg Kulik, Tchétchénie) ? Dans tous les cas, le fragment renvoie à la mort, à une autonomie.

 

L’ expression (involontaire ?) de la vie :

La chaleur, dont l’image transposée du serpent dans l’art reprend la connaissance de la nature, évoque le travail, la fièvre, le mouvement et la liberté d’expression (Roy Adzak Thermographies des Rolling Stones). Expression corporelle et musicale sont les avant-postes de la lutte pour les libertés.

La trace, à l’origine d’un groupe tchèque épris de liberté au lendemain de la seconde guerre mondiale, du corps renvoie à la mémoire : avec Eva Kmentova par exemple, celles de l’enfance ou de la période prénatale (l’œuf), de l’instant (draps froissés) ou d’une vie entière. Elles renvoient à la nourriture ou à une armure (Malaval), à la couleur de l’instant (Klein, anthropomorphies en concert), à la recherche de correspondances personnelles ou semi collectives. Reflets baudelairiens.. « et j’aime à la fureur les choses où le son se mêle à la lumière » (Les bijoux, à propos de Jeanne Duval, d’après Manet, P. Buraglio).

La chimère se porte toujours bien : femme-oiseau, ou femme-libellule d’antan se voient rejoindre par une faune hybride dans la tradition fantastique et grotesque : Ljuba parmi tant d’autres après Ernst, Dali et Picasso.

 

 

 

 

 

le corps-machine,

 

La fonction physiologique ne cesse d’étonner, d’autant que l’action supprime les sensations inutiles (Michel Serres, Variations sur le corps..), plus de vertige chez l’alpiniste comme chez l’indien constructeur de gratte-ciel.

Machines dédiées artisans quasi-autonomes, notamment au dessin (Métamatic) ou à la destruction (Rotozaza), les machines œuvres d’art ont recours aux techniques de l’époque, développant un anthropomorphisme –ou –centrisme- critique plutôt qu’admiratif, elles ont le mérite de faire parler et d’attirer le grand public à participer à la fête. Fée électricité, moteur rotatif, feu d’artifice ou bûcher, certaines œuvres célèbrent la découverte du code génétique (Dali l’ADN, Tinguely la spirale) puis réhabilitent l’idée d’Aristote de la réalité cachée, sous tendue par un modèle mathématique, physique. Elles parlent, font de la musique…(obélisque du groupe Zéro).

Machine à combattre, chair à canon, les humains du siècle ont eu leur saoul de massacres industrialisés, gazés et désabusés ils accouchent du surréalisme et de dada, assiégés, déportés et ionisés ils rappellent le monstre par la machine (Menguelé, de Jean Tinguely), stigmatisent les tirs (Nicky de Saint Phalle, Gérard Deschamps).

Les machines inutiles, rappellent sans fin les excès de la surconsommation la vanité des temps modernes et de l’exploitation au travail (Tinguely).

Machine respirante, (le surréalisme en 45), cellule géante, elles reproduisent des fonctions vitales avant de s’autodétruire, cachant dans une fin précoce les imperfections techniques…L’art est une respiration. (Quentin, écritures électroniques Olivetti, ARC 60-70).

Parfois presque immobile, la machine devient totem (Marshall, soutien moral),  autre symbole adapté de l’art africain. Le corps machine s’oppose au tout naturel, au mythe du retour à la nature, ne fut-ce que l’espace d’un instant, car beaucoup de ces œuvres sont éphémères.

On revisite les portraits d’Arcimboldo (Assemblage : caisson lumineux, photomontages Bernard Pras), on traite de l’incommunicabilité entre les êtres, du fait de conventions sociales, ethniques ou religieuses (Ruth Francken, l’Anticastrateur, François Monchâtre, Je peux vous appeler Hélène, les Crétins), on invoque le dialogue entre l’homme et la machine pour les optimistes (Nicolas Schoffer à la Cité radieuse), les mutants, ces nouvelles chimères hybrides de robots et d’humains.

 

 

 

le corps communicant

Sujet du plus célèbre des tableaux de Matisse, la danse voit dans les dernières décennies l’intégration d’une véritable révolution, commencée avec les Delaunay et les Picabia des années folles puis du Bauhaus notamment avec le hip hop. L’imbrication éclairée des chorégraphes avec les plasticiens donnera avec le mouvement Fluxus, peut-être en outre le premier historiquement à mêler les Amériques -d’où il est issu- à la vieille Europe qui l’accueille avec moins d’ironie, renaissance à un art ayant fini l’exploration des surfaces.

Symbolisée par le regard, (ref Bataille, Redon, Chien andalou, Bunuel) la communication liée au langage du corps s’est étendue à tous les courants de sauvegarde régionalistes –ou de la décolonisation-. L’expression corporelle célèbre dans l’art une visée universelle. Malgré l’échec relatif des abstractions à vocation par nature universaliste, l’imbrication des arts premiers aux divers langages vivants chez les artistes depuis Tzara, Picasso et les autres semble avoir ouvert des possibilités (Beuys),  multipliées par l’apparition de la vidéo (Pipilotti Rist, encore le regard).

Il est sans doute intéressant de noter la rémanence de l’attrait exercé par l’Ile de France pour l’expression des, artistes du monde entier (Wang Du ou Zong de An, Corée, Ozu, Japon, Brusse Hollande, Ruth Francken Tchéco+USA, César It, Arp, Tinguely) où l’on n’aurait de cesse d’apporter la contradiction à New York, la volonté d’improviser un combat à armes inégales opposant tradition et idées au marché triomphant.

Le corps communicant utilise désormais les médias et notamment la télévision (Nam June Paik, Ange Leccia) ou la vidéo (Gary Hill, Bruce Naumann). On peut s’interroger si les écritures ne sont pas parfois un prolongement naturel de cet aspect de l’art contemporain (Cy Twombly, Bernard Quentin, Jenny Holzer).

 

La communication par le corps se produit également tout ou partie du corps : avec les mains, le sexe, expression probablement simultanée de l’inconscient et d’une certaine idée de la liberté, du retour à l’état de nature. Expression aussi des impossibilités,  de la solitude du travesti (Molinier) de la proximité de la souffrance et du plaisir.

 

C’est l’art du désir développé en 10 minutes par Takhiko Iimura en 1962 avec la musique de Yoko Ono, celui des cliché de Maccheroni, dans la ligne du Diderot des bijoux indiscrets et celui de la révolution (Hair, Hermann Nitsch).

Bien que la nudité soit de mieux en mieux tolérée avec l’expansion des cultures scandinaves -et de l’eau chaude !-, c’est dans la tenue la plus vulnérable que les provocations ou démonstrations seront les plus efficaces qu’elles soient individuelles (streakers et performances de Gina Pane) ou collectives (X, nus dans les rues de NY, cf cat.csc), particulièrement aidé en cela par le 7ème art ( Four de Yoko Ono). En effet, au-delà de l’humour célébré en salle de garde –un hymne paillard et estudiantin à la vie pour chasser l’idée de la mort à l’hôpital-, au-delà de la mise en pièces de l’autorité par la perte (totale et provoquée) d’un habit hautement social, la représentation de la vulnérabilité la plus totale (seulement tolérée chez le nourrisson - les anges) est « biologiquement » un signe de soumission (prison, rite de la garde à vue) qui impose l’arrêt de l’assaut du dominant, et par conséquent constitue l’arme la plus efficace des faibles, la seule ou presque capable de faire céder les forts (Yves Robert, La guerre des boutons) -bulletin de vote excepté, mais ce dernier nécessitant une organisation collective est nécessairement une arme à retardement, ndlr-.

L’artiste de la fin du siècle va aussi rappeler par la juxtaposition des identités, la force et la violence de la foule souvent de manière optimiste (Homo2000-3000, acier découpé au laser, Vanessa Beecroft, Guggenheim).

 

Le corps-dépassement,

 

Idéal de beauté formelle, le corps est mis en boîte, sur un plan ou en trois dimensions. Des portraits arrangés, des extraits (bustes) aux personnages en pied, l’art magnifie les puissants, le roi, l’athlète, le bourgeois ou l’industriel en mal d’immortalité. Boulevard des grands hommes, le siècle des médias préfère le champion, surtout lorsqu’il représente une minorité qu’on veut intégrer. Ainsi Zidane, Marie-Jo Perec, Hicham El Guerrouj, les filles du relais franco-caribbéen peuvent être préférés aux plus classiques Galfione, Jenna de Rosnay.

Habillé ou nu, la chair est ici le reflet d’une perfection formelle d’où se dégage une impression de bonne santé (Breker) de conformité à un modèle culturel populaire plutôt qu’une sensualité débridée. Le dépassement nécessite la discipline, qu’on se le dise (grand nu tchèque).

Le dépassement évoqué par des formes parfaites renvoie à la compétition, à ses règles et aux transgressions puisque seul le résultat compte, et les artistes du fait de l’homogénéité des modalités de la commande -publique en France- pour une part importante du marché : 10 p.100 en valeur, pour moins de 1 p.1000 en nombre) sont des compétiteurs nés.

De la perfection esthétique des courbes, fussent-elles inscrites dans des règles géométriques antiques ou pulvérisées par le culte d’une adolescence remodelée à l’image des nus de Schiele qui connaîtraient les bienfaits des vaccins ou des antibiotiques, est apparu dans l’art et dans les médias un érotisme chic, réservé aux mannequins et à certains athlètes, magnifié par maquillages et technique photographique, infographique (de Vargas –Rockwell ou Hopper- à  Lucien Clergue)…exagéré (Murakami).

Parallèlement aux rites de la célébration de la beauté sont apparus les camouflages (Warhol), les réactions critiques (des photos de la mode au piège de Journiac, à l’ombre de Picabia) afin de réaffirmer qu’il existe une beauté véritable, cachée, celle du cœur, que la raison ferait bien de ne pas ignorer.

Ainsi au modèle esthétique collectif qui tend à l’universel, Orlan (3 photos) répond doublement par l’appropriation de l’image de la Joconde au moyen d’une chirurgie joyeuse malgré des années et de multiples anesthésies, suivie de sa destruction par des implants tout droit venus des rencontres du troisième type -Star Trek-, suscitant effroi, admiration et irrévérence, car l’esprit potache de Duchamp plane encore (LHOOQ).

L’esthétique parfaite est le résultat d’efforts et de soins constants, tel est le message des médias, celui des artistes est plus réel. Pourtant en réponse à l’impossibilité objective de faire ressembler tous nos amours aux canons esthétiques du moment, la représentation d’un fragment aimé satisfait le plus grand nombre, la déformation –morphing- assénant un coup fatal aux questionnements de l’esthétique universelle. Ainsi Giacometti, Henri Moore, Arp puis après guerre, Bacon, Hockney…

C’est cependant le design qui valorisera le mieux les canons de l’esthétique moderne en créant une science nouvelle, l’ergonomie et de multiples réalisations « organiques » depuis l’antique machine à se reposer (LC2, 1927) jusqu’à la Bone chair (Ross Lovegrove) où l’ingéniosité des formes se combine avec succès à la performance des matériaux.

 

Les artistes opposent dans une quête de l’identité des contemporains la reconnaissance de singularité : Warhol et sa cohorte d’étoiles filantes d’Ultraviolet à Lou Reed et Basquiat et l’appartenance collective à des groupes de plus en plus divers ou l’anonymat prévaut, sonnant le glas de la lutte des classes…L’idée du corps dépassement est aussi l’idée de la force, individuelle, collective. Par cette approche inversée, la fonction défaillante peut être valorisée, soit dans la ligne « fantastique » , l’art des fous venant à suggérer une méthode de thérapie des troubles psychologiques, soit dans une perspective intimiste (Anton Räderscheit, autoportraits –avant et après des lésions cérébrales unilatérales) du handicap.

 

Le corps-souffrance,

Souffrir pour être beau, belle ou souffrir tout court, cette perspective universelle traverse l’art de nos contemporains avec d’autant plus d’acuité qu’il semble que la médecine ait popularisé des substances susceptibles de nous transporter, voire d’éliminer la souffrance physique, notamment chez les artistes !

Punition divine, maladies, tortionnaires organisés ou non, ont pour résultat l’expression de la douleur physique dont la représentation plastique va envahir l’art contemporain de plusieurs manières : abstraite et colorée (Messagier, hst), géante (Louise Bourgeois, intérieurs), réaliste c'est-à-dire vécue par des performers (Action sentimentale,Gina Pane), détaillée à l’extrême (Bellmer, les surréalistes d’après 45), sublimée (Rebecca Horn). Elle devient indicible avec le rappel de l’holocauste et les massacres collectifs, rendant parfois toute présence de forme humaine superflue (Abakamovitz ?, Berlin ; Georges Rousse, Hiroshima, C. Boltanski, les boîtes), voire source de conflit avec les autorités administratives (O.Zoubek, les victimes, le fusillé), en plein stalinisme. C’est avec les autorités religieuses que Germaine Richier entrera en conflit pour son Christ d’Assy. Pourtant c’est peut-être le « je t’aime donc je te mange », le corps dévoré (sein en gelée, pied) comme objet du désir ou dans les happenings qui revisite d’une manière inattendue la liturgie.

 

Le corps mutilé, scarifié, écartelé. La douleur est évoquée par la torsion plus que par l’étirement ou l’écrasement (Velickovic). Si les modernes n’ont inventé que peu de techniques particulières (la Gégène, bien sûr, le passage des gaz suffocants aux neurotoxines) et pas toujours surpassé en nombre de victimes nos belliqueux ancêtres (Conquistadors) ou en horreur (l’Europe nazie), nos contemporains n’ont pas non plus démérité, surtout sur le plan de l’organisation, de la menace (dissuasion nucléaire, virale) et de l’hypocrisie (K .Lorenz, L’agression, une histoire naturelle du mal). Jamais l’art n’a autant détaillé enchaînements, piercings (Araki), évocation des instruments de mort, sans même avoir été invité à glorifier le pouvoir en place (calendriers de l’Empire) ou à célébrer la mythologie (Judith et Holopherne, Enlèvement des Sabines,). Une spécificité linguistique ou culturelle particulière atteint parfois la caricature ; ainsi si la France tranche, les Etat-Unis électrocutent (Warhol). Les artistes ont-ils permis d’abolir la peine de mort ? L’idée des artistes pour la paix a-t-elle survécu au groupe formé autour d’Eluard et Picasso ?  Le relais a probablement été pris par les musiciens, les premiers à avoir une audience populaire internationale…depuis l’Angleterre des années 60 à 90, depuis l’Afrique plus récemment. Ainsi Johnny Clegg depuis l’Australie (?) en deux minutes effrénées (Syayilanda, 1988) aide-t-il autant Mendela que Keith Haring en dix ans de militantisme anti-apartheid (Free South Africa). Les plasticiens ont tout de même préfiguré les nouvelles morts : Journiac,  seringue emplie de sang. Ils ont célébré les révolutions (Erro), les meurtres (Monory), le suicide ((Rebeyrolle), la violence plus que la douleur. Ils ont obtenu la reconnaissance du pornographe (après les photos de Bellmer, Jeff Koons épousant la Cicciolina libère le fantôme de Pasolini), remporté le combat des homosexuels pour exister. Diaboliques !

 

Les féministes ont insisté avec succès sur les  particularités des souffrances plus quotidiennes issues de l’oppression du beau sexe par le sexe fort, parfois secourues par les plus « machos » des sculpteurs (Tinguely, objets dérisoires, Black et Decker 1962) et des photographes (Hemut Newton) mais le plus souvent de manière autonome depuis la stigmatisation des effets pervers de l’éducation (Annette Messager peluches et poupées), des souffrances morales de la vie adulte (Louise Bourgeois). Le mouvement rejoint la démarche identitaire également très en vogue (V.Beecroft, Nan Goldin).

 

Le vieillissement extrême n’a peut-être pas en revanche été traité de manière radicalement différente depuis Ronsard (Akt III Atkinson vs. les sept âges de la vie d’une femme Hans Baldun 1566), sauf en photographie (Copland), est-ce à dire que la souffrance provient plus dans l’art de la séduction disparue que des maladies elles-mêmes qui dans l’inconscient collectif sont tabou dès lors qu’elles ne sont pas expiatoires (il y a plus de sidaïques que d’Alzheimer dans les œuvres actuelles). Le sujet d’interrogation lié à l’âge est celui de la métamorphose, de l’oeuf au retour à la terre, après qu’on (Ben) a jeté Dieu à la mer. Ou bien est-ce que la chronicité de la maladie terminale–le manque d’espoir : la rémission plutôt que la guérison, le conflit de génération inéluctable qu’elle engendre- laisse sans voix les artistes ?

La médecine palliative fait plus volontiers appel à la générosité d’artistes donateurs qu’à leurs idées novatrices, pourtant n’y a-t-il pas là un gisement d’idées à creuser, comme Michel Serres préfère demander aux gymnastes qu’aux savants comment se produisent les mouvements ? Cancer araignée, monstre noir.

 

 

 

 

Le corps-passage entre la vie et la mort

 

L’art est un hymne à la vie où la mort joue l’un des principaux rôles : Eros et Thanatos, les mystères stimulant l’imagination la plus fertile, les rites de chacune des civilisations, pas étonnant qu’elle fascine les artistes. Lorsque la mortalité périnatale a reculé, la magie qui entourait l’enfantement tend à se dissiper, les femmes elles-mêmes se focalisant sur la réparation d’une déformation passagère (Rebecca Horn). Ce sont autant le passage de l’infiniment petit à l’objet petit d’homme, que la disparition elle-même qui inspirent les plasticiens.

Le passage au cœur de l’humour noir, comme naguère les cadavres exquis passaient de main en main, interroge. Certains y consacrent leur vie : les spécialistes de l’art des cimetières comme André Chabot (enfant-urgence, violoncelle) et  de la thanatopraxie (Jana Sterbak, Y expo Choisy94) , quoique les récents scandales (steak haché congelé, cadavres) remettent en valeur les pionniers et les plus objecifs – les plus cruels ?- (Raynaud, Journiac autoportraits, la carte du monde).

Le souvenir, est la forme la plus acceptable des célébrations (Gibert, le souvenir, hommage à Danielle Casanova pour la ville de Drancy), même s’il dérange en rappelant les derniers instants, Olbram Zoubek (masque de Ian Palach, mes amis disparus). Il prend la couleur de la nuit, (Etienne Martin habité), des cendres (C.Boltansky Boîtes). Il utilise les ossements (Tinguely).

Le souvenir marque la souffrance d’une séparation ou une absence, qui se répète avec Jaume Plensa (Betty), Damien Hirst (love lost) ou Rachel Whiteread, Monument), souvent modérée par la sélectivité de la mémoire (« je ne compte que les heures ensoleillées », il ne faut pas de tout pour faire un monde, Paul Eluard).

 

 

 

En guise de fin

 

L’idée du corps possède deux facettes complémentaires : celle des artistes et celle des biologistes. Ces deux corporations exercent l’une envers l’autre une fascination réciproque depuis des siècles. Les acteurs se fréquentent, s’envient, partagent techniques, argent ou pénurie et s’empruntent mutuellement des idées. L’arrivée des techniques de l’ingénieur en médecine n’a pas manqué ainsi de stimuler les recherches plastiques. La photographie, n’a plus le monopole de l’expression libérée comme celle du geste et du corps entier depuis Fluxus.

L’interpénétration des courants d’art contemporain, l’attention apportée au geste, à l’impalpable plutôt qu’au dur, continuent à faire osciller l’art entre répétition et rupture : de la redécouverte des mythes (D’après, autour  etc.…) en intégrant des sciences dans la méthode et dans la pensée, à la provocation radicale en intégrant le corps en entier ou par morceaux  dans l’œuvre ou dans sa perception (la participation –active- du spectateur étant souvent recherchée -pénétrables, Soto). A chaque cycle doute et envahissement par l’art déplacent les limites des possibilités artistiques et biologiques. Qu’est-ce qui est humain, qu’est-ce qui est animal ?

Le siècle qui s’achève est marqué par l’intégration des langages de la rue dans l’art. Caractérisés par la violence et l’autodérision (Basquiat), ces formes d’expression artistique sont soutenues paradoxalement au premier abord par les musées qui les accueillent. Les oeuvres deviennent alors comme jadis un enjeu du pouvoir (aux frontières), la question de la fin de l’art n’étant semble-t-il qu’un aiguillon pour la création.

Parmi les artistes, certains consacreront leur vie à montrer leur idée du corps (Journiac, Orlan, Hesse, Horn), et presque tous tenteront d’apporter une pierre à l’édifice animé, comme de nouveaux « magiciens des palpitations subtiles », Takahiko Iimura à la suite d’Ernst.

En ce début de millénaire, les architectes, après l’ère de l’urbanisation verticale, laissent dans de trop rares monuments (cellules, lofts, centre de recherches ou de méditation, musées) les traces les plus visibles de l’entêtement des artistes à rendre la vie plus spirituelle : ce sont des enveloppes dédiées à la méditation, à la pensée (Louis Kahn, Frank Gehry, Scarpa, Tadao Ando). En créant des boîtes (Absalon, Piano et Rodgers..), en mêlant les formes organiques au minimalisme et au land art, en se permettant la copie transposée des artistes (Lewitt, André, Raynaud, Karavan) ils assurent la transmission d’un patrimoine artistique synthétique du corps à la postérité au moment où les mathématiques dirigent les ordinateurs vers la création de formes sans artiste (Alan Norton, JH Conway, le jeu de la vie). Ils créent sans doute en partie au moins les conditions de découvertes nouvelles, des fonctions physiologiques.

 

 

 

 

Références :

 

 

Blistène, Bernard, Une histoire de l’art au XXème siècle, Co-Ed Beaux Arts Magazine-Centre Pompidou, 2000, 247p.

Chabot, André,monographie, Encycl. Audiovisuelle de l’art contemporain, Imago, F91 Chalo St Mars, 2000.

Chabot, André, L’érotique des cimetières,  Paris

Csillag, Anras, Anatomie de l’être humain, Ed Köneman, Köln, 2000, 411p.

Deken, Joseph, Les images du futur, l’informatique graphique, Mazarine Ed., Paris, 1984, 250 p.

Donguy, Jacques, En action et poésie, in Leonardo in azione e poesia, Museoideale Leonardo da Vinci, Firenze, 2001, p51-68.

Ewing, William, A., The body, Chronicle books Ed. San Francisco, 1994, 432 p.

Ewing, William, A., Le siècle du corps, Ed. de la Martinière, Paris, 2000, 232 p.

Fréchuret, Maurice, Les années 70 la rupture, CAPC RMN Ed. Paris 2002, 350 p.

Lucie-Smith, Edward, Art tomorrow, Regard sur les artistes du futur, Terrail Ed., Paris 2002, 278 p.

Manzini, Ezio, La matière de l’invention, Centre Georges Pompidou Ed. Paris, 1986, 211 p.

Millet, Catherine, L’art contemporain en France, Ed. Flammarion, Paris, 1994, 338 p.

Pluchart, François, Pop Art & Cie, Ed. Martin-Malburet, Paris, 1971, 228 p.

Serres, Michel, Variations sur le corps, Ed. Le Pommier-Fayard, Paris, 1999, 189 p.

Strosberg, Eliane, Art et science, Ed.UNESCO, Paris 1999, 232 p.

Zwingenberger, Jeanette, Géographie du corps, séminaire Centre international de Philosophie, Paris, octobre 2005.

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